NOUVEAUX chiffrages (02.2022)
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PLUS COMPLIQUES que ceux de décembre 2021 et plus pénibles à lier mais pour ceux et celles qui s'accrocherons constaterons la solidité.
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La réglementation impose aux exploitants d'ISDND de collecter les biogaz émis sur le site et d'en analyser chaque mois la quantité et la composition.
(articles 12 et 21 de l'arrêté ministériel du 15 février 2016 repris dans l'arrêté préfectoral propre à l'ISDND de Sorbiers)
De 2017 à 2021 inclus, là où 60 mesures mensuelles des biogaz devaient avoir lieu, la CCSB reconnaît en avoir réalisé ... 6 (dont 3 en 2017).
Cette infraction à la réglementation n'est cachée ni à la DREAL ni à la préfecture : les dates de chaque campagne de mesure figurent dans les rapports annuels d'activité de l'installation classée.
La CCSB ne respectant pas ses obligations en matière de relevés des quantités et composition des biogaz, il est difficile d'attester que c'est telle quantité de méthane plutôt que telle autre qui est produit.
« faute de mieux », et la faute incombant à la CCSB, dès lors que la production de gaz évolue selon le volume des déchets entreposés et leur ancienneté, nous nous bornons à retenir les derniers chiffres attestés par la commune à savoir ceux relevés lors de la campagne de mesure du 3 juin 2020. (Nous sommes tout à fait disposés à actualiser si la CCSB produit de nouvelles mesures)
1. Le volume de méthane émis par les déchets de l'ISDND de Sorbiers

Ci-dessus : tableau extrait de
la page 72 du rapport annuel présenté par la CCSB, rapport disponible sur le
site de la préfecture des Hautes-Alpes.
Le volume de CH4 par heure (colonne de droite) étant de 88.82 m3, à l'année la production de CH4 est de 778 063 m3
(88.82 x 24 h x 365 jours)
2 le calcul du tonnage de méthane
Les scientifiques et en premier lieu le GIECC mesurent les effets sur le climat des différents gaz à effet de serre par TONNE de gaz et non par M3.
La conversion se fait par défaut c'est à dire en ne connaissant ni la pression atmosphérique ni la température au moment des mesures réalisées par la CCSB en appliquant le poids du CH4 dans les conditions normalisées : 0.6708 kg/m3 (1).
Il en résulte un poids de méthane émis à Sorbiers en 1 an de 521 924.66 kg.
3 Quelques notions
L'effet sur le climat de chaque gaz à effet de serre est différent. Le GIEC a pris comme « mètre étalon » la tonne de CO2 d'une part parce que c'est le principal acteur du réchauffement climatique et sans doute aussi parce que c'est un des plus stables.
Si les caractéristiques d'un gaz font qu'il a 3 fois plus de pouvoir réchauffant que le CO2, on dira qu'il a un « PRG » (« potentiel de réchauffement global ») de 3.
Mais on ajoute toujours une durée : pour un même gaz, on parlera de son PRG à 20 ans, 30 ans ... le plus souvent, à 100 ans (implicitement si on dit d'un gaz qu'il a un PEG de 3 sans préciser la période considérée, il s'agit de son PRG à 100 ans : une tonne de ce gaz émis l'année « zéro » aura eu un effet de réchauffement du climat au cours des 100 premières années égal à celui qu'aurait eu pendant les mêmes 100 années 3 tonnes de CO2 émises l'année zéro.
On dira qu'en émettant 1 tonne de ce gaz dont le PRG est 3, on a émis 3 tonnes « équivalent CO2 »
non que 3 tonnes de CO2 aient été émises mais la tonne de gaz au PRG de « 3 » aura un effet sur le climat équivalent à celui de 3 tonnes de CO2,
le CO2 étant l'unité de mesure retenue par le GIEC pour pouvoir comparer les différents contributeurs au réchauffement climatique.
C'est parce que les gaz sont tous instables que l'effet varie selon la durée.
Prenons 2 gaz qui ont tous les 2 un PRG de 120 la première année mais dont l'un s'auto détruit dans l'atmosphère en 10 ans et l'autre en 90 ans.
Le premier n'aura eu d'effet direct de réchauffement que pendant 10 ans au cours desquels d'ailleurs sont effet décroît : il ne s'auto détruit pas en 1 jour à l'issue mais progressivement au cours des 10 années à l'issue desquels il n'en reste qu'une quantité négligeable.
Le second à l'issue des 10 premières années reste massivement présent dans l'atmosphère puisque c'est au bout de 90 ans qu'il n'en reste qu'une quantité négligeable.
Du coup, si on calcule le PRG à 100 ans de ces 2 gaz, le premier aura par exemple un PRG de 15 parce que, si son PRG la première année est de 120, pendant les 90 années qui suivent son auto destruction il n'a plus d'action sur le climat (hypothèse où lors de sa destruction, il ne s'est pas transformé en 1 gaz ayant lui-même une action sur le climat).
Inversement le second qui ne s'est auto détruit que très lentement aura par exemple un PRG de 40.
Si on calculait le PRG « à 5 ans » de ces gaz dont le PRG à 1 an est 120, celui du 1er gaz serait par ex 80 alors que celui du second serait par ex 110.
La durée prise en considération est essentielle.
Le cas du méthane
Le GIEC réévalue sans cesse la « force » du méthane
Alors que dans son 4ème rapport, le PRG à 100 ans était de 25, dans le 5eme rapport (2014) il est de 28.
Le méthane « s'auto détruit » en se transformant en CO2.
Selon que vous lisez Jancovici, le journal du CNRS ou autre, vous lisez que le méthane disparaît en 10 ans, en 12 ans, etc.
Nous ne prétendons pas savoir quel est « le bon chiffre » mais la notion pertinente est celle de demi-vie.
Comme pour les matières radioactives (ou les benzodiazépines), les chercheurs calculent la durée à l'issue de laquelle il ne reste que la moitié de la matière considérée (par ex du gaz qui se disparaît en se transformant) ou la moitié de son principe actif.
La demi-vie du méthane est annoncée à 10 par le réseau action climat. Le GIEC semble retenir 12.4 années (tableau bas page 2 de https://global-chance.org/IMG/pdf/bl_emissions_de_ch4_prg_a_horizon_th_2100.pdf)
Par simplicité, vous verrez vite pourquoi, on va retenir 12.5 ans.
Au bout de 12.5 années 1 tonne de CH4 devient 500 kg de CH4 (plus le CO2 créé lors de la transformation)
Au bout de 25 années 250 kg de CH4
Au bout de 37.5 années 125 kg de CH4
Au bout de 50 années 62.5 kg de CH4 .... Et beaucoup de CO2.
L'effet du brûlage du méthane
L'ADEME considère qu'en brûlant le méthane on divise par 10 l'effet de serre produit.
Il est avéré que lors de la combustion le CH4 se transforme (avec l'aide d'oxygène présent dans l'air) en CO2.
Aucun atome de carbone n'étant détruit on aura autant de molécule de CO2 (qui contiennent 1 atome de carbone) que de molécule de CH4 (idem, 1 atome de carbone).
Mais la masse molaire du CO2 étant 2.74376 supérieure à celle du CH4 (44.01 g/mol au lieu de 16.04 g/mol) le brûlage d'une tonne de CH4 produit 2.74376 tonne de CO2.
Dramatique ? que nenni !!!
D'une part : le CH4 a un PRG à 100 ans de 28. avoir un poids de 2.74 fois supérieur au poids initial est un bienfait dès lors que le pouvoir de nuisance du nouveau gaz (CO2) est 28 fois moindre que celui du gaz initial.
On retrouve du coup l'évaluation de l'ADEME : 10 fois moins de nuisances.
D'autre part et surtout, si on accepte de considérer la période de 100 ans, on a vu qu'au bout de 50 ans quasiment tout le CH4 est devenu du CO2 : la transformation lente dans l'atmosphère aura produit la même quantité de CO2 que celle que le brûlage produit.
En brûlant 1 tonne de CH4 l'année N, on obtient 2.74s tonne de CO2 cette même année.
En ne brûlant pas la tonne de CH4, on obtient la même quantité de carbone l'année N+50 (pas tout à fait car par hypothèse 62.5 kg de méthane ne sont pas encore transformés).
4 : le calcul de la pollution que provoque le fait que la CCSB ne fait pas brûler les biogaz émis par les déchets stockés à Sorbiers.
En brûlant le méthane on produit du CO2 mais celui-ci est bien moins nuisible pour le climat que le CH4 et SURTOUT ce CO2 aurait de toute façon été créé naturellement dans l'atmosphère au cours des 50 à 60 années qui suivent l'émission initiale du gaz.
Il en résulte que la pollution causée par le non brûlage n'est ni plus ni moins que celle résultant de la présence des tonnes de CH4 envoyées dans l'atmosphère sans brûlage préalable.
Le CH4 présent étant résiduel au bout de 50 ans, il n'existe aucun motif pour évaluer la pollution au regard du PRG du CH4 à 100 ans : au bout de 50 ans, la nuisance est celle du CO2 en quoi le CH4 s'est progressivement transformé.
Le PRG qui doit être pris en considération est dès lors celui du CH4 à horizon 50 ans, période à l'issue de laquelle on se retrouve en présence de quasi exclusivement du CO2 comme ça aurait été le cas si, respectant la réglementation, la CCSB avait brûlé le méthane produit par l'ISDND.
Le PRG du mette à 50 ans est de 48.
==) chaque tonne de CH4 non brûlée à Sorbiers du fait du non respect de la réglementation par la CCSB provoque la pollution au climat de 48 tonnes de CO2
Nous ne doutons pas qu'existent sans doute des correctifs (3), certains à la hausse, d'autres à la baisse,
mais nous soutenons que l'ordre de grandeur de la pollution climatique générée par l'inaction de la CCSB est de 48 fois le tonnage de CH4 émis.
En retenant les 521 924 kg calculés à partir des données fournies par l'auteur de la pollution dans ses rapports d'activité,
la pollution climatique en cours est de 25 042 tonnes « équivalent CO2 ».
La négligence des années durant des responsables de la CCSB génère chaque année une contribution illégale au réchauffement climatique de près de 10 % de ce que tous les habitants et acteurs économiques produisent en un an pour l'ensemble de leurs activités (se déplacer, se nourrir, se chauffer ...)
Dans le même temps la CCSB s'affiche dans la presse et sur son site internet soucieuse de lutter contre le réchauffement climatique, met en place des comités, élabore un « PLAN CLIMAT AIR ENERGIE TERRITORIAL » supposé conduire à une réduction des gaz à effet de serre...
NB : pour ceux qui, comme CLIMAT05, pensent que les enjeux sont à échéance de 20 à 30 ans (des phénomènes climatiques irréversibles sont annoncés pour avant 2050 si on ne diminue pas trsè fortement les émissions de gaz à effet de serre) la pollution causée par les élus de la CCSB doit s'évaluer au regard du PRG du méthane à 20 ans.
Le PRG à 20 ans étant de 84 au lieu des 48 du PRG à 50 ans, la pollution climatique en cours à Sorbiers est de 43 841 tonnes équivalent CO2 par an.
LA POLLUTION EST TOUJOURS en cours.
Le site émettra des gaz à effet de serre pendant 10 à 20 ans après l'arrivée des derniers déchets qui y ont été apportés.
(1) en fait ça dépend notamment de la température et de la pression atmosphérique : le 3 juin 2020 un épisode pluvieux traversait les Hautes-Alpes : en imaginant 22° à l'heure des mesures de réalisées, le poids serait plutôt de 0.66 kg par m3.. nous attendons de connaître les conditions dans lesquelles les mesures ont été réalisées pour corriger (à la marge) nos mesures.
(2) https://reseauactionclimat.org/methane-changement-climatique-danger-neglige/
(3) et nous sommes preneurs de toute objection.